
Une brume épaisse s’échappe du lit de la rivière, trente mètres en amont. L’eau est omniprésente ici, celle qui coule sous mes yeux et la vapeur qui s’en dégage par endroits, puis les nuages qui serpentent entre les montagnes, lourds des milliers de gouttes en devenir.
Derrière un paravent en rotin, une femme âgée est assise en tailleur sous la bruine. Devant elle, un rectangle d’eau de dix mètres sur cinq, délimité par les amoncellements de galets. Dans le bassin, un père, une mère, leurs deux petits garçons, et le grand-père se délassent. Je glisse d’abord un pied – ressorti écarlate – l’eau est bouillante. La vieille femme me regarde l’air amusé. La mère s’est aventurée vers la berge opposée, assise l’eau au-dessus du nombril, elle semble savourer chaque seconde de tranquillité. Les enfants s’amusent. Le vieil homme est assis au bord, concentré. L’homme m’explique qu’ils sont venus d’Osaka avec sa femme, ses fils et ses parents pour 4 jours de vacances.
Au Japon, la famille est souvent cimentée et intergénérationnelle.