
Ela est américaine. Il y a trois ans, elle a quitté New York pour Amsterdam sans état d’âme. Ils ont longuement parlé avec Steeve son petit ami et elle l’a convaincu de prendre le large. Pas de filet de sécurité mais la promesse d’un dépaysement et d’une vie à leur mesure. Steeve travaille en free-lance dans l’art contemporain, Ela lève des fonds pour une organisation humanitaire.
Ela a un visage plein et jovial, ouvert. Ses cheveux épais et roux ondoient vers le gris foncé juste en dessous. Pas une trace de maquillage, des vêtements pour la forme, Ela n’a pas besoin d’artifices pour se rassurer. Il y a neuf mois, elle a mis au monde une petite fille. C’est la première fois qu’elle la laisse plus de vingt-quatre heures.
Elle est heureuse de l’élever à Amsterdam, elle aime le cadre de vie, les dix minutes de vélo pour aller travailler, les espaces verts, la ville à portée de main. Ela dit que c’est très important pour une jeune maman de garder du temps pour soi. Elle par exemple, elle a envie de faire de l’astronomie : la voie lactée, le grand vide étoilé ça lui file le vertige, mais un vertige rassérénant, bienfaisant. Ca la rassure sur la marche du monde et la place de nos petites contrariétés.