
J’écris contre les langues brûlantes, bandantes, échappées d’entre les lèvres pour cogner fort leur désir
Contre la vitre, dans la vitrine du marchand de biens
Les alvéoles roses de la langue écrasées sur le verre
Et qui lèchent tout, les choux, les cailloux, les joujoux
Ne se rassasient de rien
Et finissent amputées, folles à lier ces langues
Tordues de désir, délavées d’amour, tendues vers l’impossible rêve
Elles ne parlent plus
Les mots vendus se cognent et s’étourdissent contre les murs
Je les veux folles alliées ces langues
Une écharpée de chairs haletantes, bataillant, se croisant, caressantes, languides et compatissantes
Les mots jaillis comme une marée écumante – définitive – qui nous emporte tous