
Chio travaille dans une petite auberge du Koyasan, sans doute le seul hébergement proposé en dehors des temples-hôtels bouddhistes dont certains semblent n’offrir qu’une expérience polie de spiritualité à grands frais, pour dormir parmi les moines sans presque rien partager de leurs réalités.
Chio m’a accueillie avec douceur, elle m’a servi un café et répondu avec une pointe d’ironie dans un anglais parfait. Elle vit dans cette si petite ville enfouie dans les montagnes, accessible en voiture ou funiculaire après cinq minutes à couper le souffle où la cabine s’enfonce avec hauteur dans la forêt de vénérables pins.
Chio a vécu en Allemagne, en Ecosse et en Australie ces dernières années. Elle y a rencontré son petit-ami écossais. C’est lui qui a eu l’idée de venir au Japon. Il a trouvé un travail de professeur d’anglais dans une petite ville à une heure d’ici. Ils ne vivent plus ensemble mais ils se voient tous les week-ends. Chio dit que ça lui convient pour l’instant, qu’elle goûte cette liberté nouvelle d’être seule avec elle-même.
L’année prochaine, elle aimerait repartir. S’installer en Ecosse peut-être?