
Emiko est vêtue de façon assez traditionnelle, ses épais cheveux noirs délicatement maintenus pas un pic à cheveux, une jupe étroite, des talons hauts sur lesquels elle marche maladroitement, et sous son épais manteau d’hiver, une veste kimono. La peau de son visage est très pâle, elle contraste avec le grain de beauté noir d’ébène qu’elle porte sur la joue droite. Il y a quelque chose d’assez masculin dans ses traits.
Emiko est originaire du sud de l’île de Honshu. Ses parents vivent dans une petite ville de bord de mer. La mer comme le fil rouge rassurant de ses pérégrinations. Il y a six ans, Emiko est partie vivre au Canada. Elle y est restée deux ans, dans les grandes plaines du Saskatchewan, là où la neige tombe dru en hiver au creux des grands espaces. Elle vivait en coloc avec une italienne, un argentin et un français. Emiko a doré vivre là-bas, la nature, les repas partagés et les sorties de ski. Il y avait un lac à côté de chez elle, ça n’était pas la mer mais c’était mieux que rien.
A son retour, Emiko a fait un tour du monde. Elle a rendu visite à certains de ses colocs au quatre coins du monde, et elle a fait du couchsurfing en Europe et en Amérique latine. Aujourd’hui, Emiko est infirmière dans un hôpital pour les dialysés. Elle vit dans un petit appartement à Kyoto. Son métier lui plait, elle a la chance de « travailler 7 heures par jour, pas plus ». Ca lui laisse du temps pour faire autre chose. Elle prépare ses examens d’anglais pour sa demande de visa canadien. Elle veut partir s’installer là-bas, en Nouvelle-Ecosse, sur la côte est. Là-bas, il y a la mer.