
Pablo est un homme sociable, sans doute le seul de sa boite à saluer chaque personne de avec le même « bonjour » lancé d’une voix tonitruante. C’est encore ce qu’il y trouve de mieux – l’humain – parce que réceptionner les livraisons, gérer les stocks et les envois depuis bientôt trente ans, ce n’est pas ce qu’il a fait de plus intéressant.
Pablo vit dans une cité HLM de la petite couronne. Sa femme est sage-femme et leurs deux enfants sont partis il y a longtemps. Adeline commence souvent aux aurores, elle se couche très tôt. Comme il est insomniaque, il regarde la tv dans le salon pour ne pas la déranger.
Pablo aime sa vie, ses collègues qui sont devenus des amis. Pendant les petites vacances, ils vont voir sa belle-mère dans le Jura. Une vie ni trop, ni pas assez, des obligations, des responsabilités. Pablo hiberne une partie de l’année en attendant les grandes vacances. Chaque année, ils partent en voiture avec sa femme, font escale à Biarritz une nuit et arrivent le lendemain au Portugal.
Cette maison, leur maison, c’est son endroit. La ville où il a grandi enfant, la mer, la plage, les amis d’enfance et les vieilles connaissances. Les journées entières sous le soleil, la peau qui rougit les premiers jours et finit pas brunir et s’épaissir. Pas besoin de crème, il est né sous ici. Et puis les apéros, le petit blanc pétillant, aller danser toute la nuit et dormir la matinée.