Corentin est musicien. Derrière sa silhouette longiligne et fluette se cache un artiste de jazz, un féru de trombone, un entêté du barillet. Corentin a des traits fins – d’une grande douceur – qu’il promène souriant dans la salle pavée à deux pas du conservatoire.

Composition hivernale sous la verrière – silhouettes empaquetées et couvre-chefs d’usage – Corentin évolue dans la foule, salue les uns, applaudit les autres. Il ne montera pas sur scène ce soir.

Sur l’estrade, les groupes se scellent le temps d’un soir. Les musiciens concentrés s’écoutent et improvisent des rythmes galvanisants. Une chanteuse les rejoint – visage poupon souligné d’un bandeau coloré – et entame une mélodie grave et solaire.