
Walter et Isa sont encore étudiants. Ils se sont rencontrés dans leur cours de théâtre, centre névralgique de leurs aspirations. Nous sommes vendredi dans un café du canal de l’Ourcq, juste à côté des cinémas. Le soleil est royal, accablant presque, comme pour mieux adoucir la froidure du jour.
Walter et Isa parlent fort pour être entendus et interrompent régulièrement leur argutie animée par un air de Brel : « La vieee ne fait pas de cadeaux ». Ils sont blonds tous les deux, quoique le blond d’Isa est sans doute peu naturel. Ils ont les yeux bleus tous les deux et portent des vêtements normés : sweat-shirt, caban bleu marine, baskets adidas et bonnet.
Ils parlent d’un reportage récemment passé à la télé sur Léa Seydoux. Ils moquent sa famille riche, son pedigree d’emblée cinématographique et les petites et grandes solitudes qu’elle brandit pour se légitimer. Puis c’est au tour de Marion Cotillard d’essuyer leurs quolibets. J’entends au son de leurs voix, derrière le rire gras et le sourire facile, l’envie qui les habite.
Après tout, « la vie ne fait pas de cadeaux ». Alors peut-être ne l’ont-t-elles pas volé leur succès?