
A l’entrée de l’Institut du Monde Arabe, on se bouscule. Dans le froid, les parapluies sont de sortie, les capuches aussi. La nuit de la poésie draine un nombre considérable de personnes pour un soir de pluie.
On patiente, on discute, on gigote pour se réchauffer, on écoute les conversations d’à-côté. Puis l’étau se resserre. Bientôt, les deux portes de verre s’ouvriront et se fermeront dans un ballet automatisé rendu frénétique par le poids appesanti des corps qui avancent lentement dans l’entrée.
Le jeune couple devant nous s’avance et se poste devant les deux colonnes métalliques qui crachent de l’air, chaud ou froid, c’est selon suivant les saisons. Les cheveux de la jeune femme prennent un élan statique, comme dans une série mode.
Cette nuit, ils écouteront de la poésie après minuit.