
Séverine arrive emmitouflée des pieds jusqu’aux poignets : doudoune bleu molletonnée, bonnet gris enfoncé jusqu’à ses sourcils blonds. Ce matin, nous avons rendez-vous à 10 heures sur une place de quartier pour décharger des produits frais, monter des étals, préparer des paniers de légumes, bref contribuer à la vie de la coopérative à laquelle nous avons choisi d’adhérer.
Séverine habite le quartier depuis plusieurs années, avec son mari et ses deux enfants. Ce matin, elle est arrivée avec des gobelets et un thermos de thé pour tout le monde. D’habitude, elle vient avec l’un de ses enfants mais il faisait trop froid ce matin pour les tirer du lit. La semaine, elle travaille à la Défense, dans l’immobilier. Elle me dit ça avec un petit sourire narquois, un environnement normé et aseptisé qui contraste avec sa vie de quartier.