Karim est tenancier d’un petit bar de quartier, juste avant de pénétrer la petite couronne parisienne. Son bar est un joyeux bordel, instantanés polarisés à l’entrée, décoration rouge, noire, bleu et gris ciment encore en travaux.
Il m’accueille avec le sourire, ses potes à l’entrée l’appellent le « facteur », ne lui manque que la tenue bleu marine et jaune de rigueur. Bonne pioche, on se retrouve vite estampillé à pénétrer ces lieux où l’on ne se rendrait pas autrement que pour récupérer un paquet.
Karim me demande la taille du colis – je reste indécise, mais lourd peut-être – il me dit qu’il est devenu postier chevronné, dénicheur de surprises à angles droits, rectangles et carrés, enveloppes plastifiées malléables pour les menus objets.
Pour le moment, Karim est devenu postier à plein temps, serveur à ses heures perdues pour les copains du quartier, une joyeuse bande de potes qui s’enfilent une bière et du saucisson à l’entrée en se racontant leur journée.