
Magalie envahit la rame du métro de sa présence chancelante, voix de crécelle lancée à la cantonade, un souffle usé, abîmé de trop égrener des mots laissés sans réponse, des mots âpres pour la langue qui lui collent à la peau dans un relent d’indignité.
Comme d’autres, je crois que Magalie modifie sa voix, comme pour incarner un personnage. Elle joue la comédie du malheur pour moins se salir, ne pas se clouer au pilori du train train routinier, des bousculades de fin de journée, de la misère que l’on voit finalement moins que le lustre immaculé, pour mieux oublier notre impuissance et notre indifférence.