Jean-Pierre et Siméon sont potos. Ils habitent la même ville du nord Bretagne, au fond de la baie briochine. La mer vient s’y désagréger à horaire régulier, jamais les mêmes pourtant, phénomène magnétique et lunaire qui nous ramène chaque fois à l’insondable mystère qui nous entoure.
Jean-Pierre et Siméon promènent leurs gueules fracassées de marins d’eau salée – toujours en binôme – à la poste, à la boulangerie, dans les rues du petit bourg tout neuf, comme sorti de terre il y a un demi-siècle, au rythme de l’expansion de l’agglomération dont il caresse les bords.
Jean-Pierre et Siméon laissent peu de choses leur échapper. On lit cependant sur leurs mains le mortel ennui, les sens en hibernation neuralcoolique, la rugosité de la vie, et la solitude partiellement comblée par leur amitié.