
Nina a une longue chevelure flavescente, pointes effilochées à l’eau oxygénée. Elle est petite, voluptueuse, visage sensible et déterminé, écoute curieuse et attentive. Nina enseigne le français dans un établissement du nord-ouest parisien : sixième et terminale – les deux extrêmes – mais ça lui plait bien.
Nina aime son métier, elle est passionnée de littérature et de théâtre. Elle aborde tout juste un été studieux, tapie a l’ombre des arbres, à relire Hugo, Colette et Montaigne, apprendre des phrases par cœur et filer les métaphores. A la rentrée, elle passera l’agrégation. A la clé, « plus d’argent et moins d’heures de cours » dit-elle. Quand Nina nous dévoile son salaire, nous sommes tous scotchés par sa maigreur.
Pourtant, en ces temps si complexes où l’on agite l’enjeu sécuritaire – verve aiguisée et armure martelée – il me semble primordial de voir plus loin, de lire entre les lignes. L’éducation de nos enfants est absolument déterminante, tâchons de ne pas la brader.