
Jeanne a les cheveux bruns coiffés en couronne et des yeux de biche striés d’une virgule noire aux entournures. Décolleté plongeant ceint d’une robe fleurie, silhouette voluptueuse et sophistiquée au-dessus de la ceinture, épais collants noirs opaques, les pieds sur terre, en baskets, un gros sac à dos rangé à ses côtés. Jeanne a une petite voix un peu gouailleuse quand elle se raconte.
Jeanne m’a expliqué que son père est âgé. Du haut de ses soixante-dix et quelques années, il a connu la guerre.C’est lui qui lui a permis de se penser en femme libre. Elle m’a aussi parlé des petits amis de sa mère et qui lui ont appris à cuisiner pour l’un, à repasser pour l’autre. Jeanne s’est approprié le féminisme à-travers des hommes, et c’est sans doute une grande force.