
Gustave marche le long du quai, son corps usé mais fort encore prend appui sur sa canne : longue tige noire et fine au large pommeau d’albâtre, vallonné au centre, les extrémités hautes, oiseau au vol suspendu pour mieux soutenir Gustave dans son ascension.
Gustave a le visage clair-obscur, parcelles de poils blancs frisés phosphorescents le long de sa mâchoire. Sur sa tête, un chapeau gris carbone élégant qui dissimule ses yeux quand il se penche pour souligner les passages du livre de sociologie entrouvert sur ses genoux.
A côté de lui, un sac en jute doublé pour ne rien perdre de son précieux butin de livres entassés pêle-mêle, couvertures jaunes-marrons délavées et épaisseur de pensée. Pour faire passer le tout, Gustave sort sa bouteille de Badoit et ses petits gâteaux écossais généreusement beurrés.