
Ils arrivent tous trois dans le ventre métronomique. Air juvénile de ceux que l’on atteint pas, sans doute viennent-ils de finir leur baccalauréat. Le premier round seulement, à la cool, pas de stress, on a une année entière pour rattraper ça.
Kevin, c’est l’adolescent typique, un peu effacé, rien à signaler, pas d’éruption cutanée, de diction à tout casser ou d’ambition sérigraphiée. Quentin, c’est le rigolo de la bande. Il explique patiemment à Lucas que Monsieur Brelot, le prof d’histoire-géo, il ne peut pas le piffrer. Franchement, ce côté fayot-dissipé, on a beau dire, on a beau faire, on a vraiment envie de le saquer. Lucas marche, bien sûr, les deux pieds en avant tête baissée, pour le plus grand plaisir de Quentin qui finit par avouer la vacuité calomniée.
Il rigole – narquois – quelques instants, puis évoque la nouvelle du jour : le Brexit, l’Europe défiée. Lucas et Kevin ne savaient pas, ils n’ont pas lu les nouvelles. Et Quentin de s’enorgueillir, « bah oui les gars, mais faut suivre un peu! ».