
Barnabé, c’est l’autre chanteur du métro, croisé dès le lendemain avec sagacité comme pour contrecarrer les plans de Pablo. Barnabé est incontournable d’ailleurs, immanquable, inévitable. Enchapeauté de noir lui aussi, le crâne recouvert d’un bonnet de laine, les yeux cerclés de lunettes rondes et métalliques.
Barnabé manie son piano électrique avec dextérité, composant une symphonie triste et solitaire. Son visage, ses bras et chaque parcelle à découvert sont recouverts de tatouages colorés. Une étoile file en bas de son front. Une inscription descend au creux de son cou et reprend sa respiration sur son biceps droit.
A côté de lui, la tête posée à terre et le corps affalé, il y a le chien de Barnabé. Tête plissée mélomane, corps vif, muscles saillants recroquevillés. Une vie de chien, certes, mais musicale.