
Rachida a dix ans, un visage gracile et malicieux. Un fin foulard lui recouvre les cheveux par instants, quand elle ne tourbillonne pas sur l’esplanade de la mosquée. Rachida est venue – espiègle – nous expliquer dans un anglais fluide comme une eau claire qu’elle a pour désir d’apprendre quelque chose de nouveau chaque jour.
Elle prend des cours d’anglais à l’école depuis trois ans et le parle déjà avec une facilité déconcertante. Rachida est fille unique, elle vit à Minué, la capitale, avec ses parents. Elle est à Palaté pour le week-end. Ici, on se sent bien instantanément entre les mosaïques bleues, vertes et jaunes, les places infinies, le bazar aux milles bras et les échoppes constellées de bleus qui démultiplient l’horizon.
Rachida est contente de nous voir parce qu’elle adore parler anglais. A l’école, elle fait du sport de temps en temps mais surtout des quizz pour tester leurs connaissances faute de pratique. Elle a de très bonnes notes partout. C’est une petite fille curieuse, intarissable, elle enlève son voile dès qu’elle en a l’occasion pour découvrir ses beaux cheveux bruns et lisses ramenés en une queue plate qui tient plus de la corolle que du cheval.