
Hossein n’est pas très grand, deux grands yeux ronds comme des globes qui vous fixent avec un enthousiasme pétillant. Il fait l’accueil de nuit dans l’un des hôtels de Minué, un hôtel à touristes, français, italiens, turcs, japonais, allemands, un melting-pot concentré et quasi incestueux.
Être accueilli de nuit par Hossein, c’est une aventure. D’abord il y a son sourire, ses incisives blanches miroitent sous les néons quand il vous regarde. Il a des airs de castor amical – un peu dodu – fraichement immergé dans le monde adulte. Un grand frère castor qui veut vous raconter des histoires.
Hossein a soif de rencontres, il a couru tous les marathons du pays, il est champion national de la joie de vivre. Il parle un français imparfait mais impressionnant, avec un soupçon d’accent. Quelque soit l’heure d’arrivée, avec lui il faut prendre le temps. D’abord, on se présente, puis on boit une boisson fraîche et sucrée avec des petits gâteaux parce que « sa mère nous recevrait comme ça à la maison ».
On se souhaite bonne nuit jusqu’à demain matin, mais Hossein le lendemain est déjà parti.