
Reza m’attendait à l’aéroport, muni d’une pancarte au nom de l’hôtel. J’attends encore l’instant de reconnaissance égotiste où je serai attendue à l’aéroport par une pancarte siglée à mon nom : ma singularité me sautant – familière – au visage, même en terre étrangère. En quelques minutes, j’étais installée dans un petit bus vert, de ceux qui circulent ici remplis aux quatre vents.
Reza parle peu anglais, suffisamment pour briser la glace et glaner quelques mots au fil de l’eau. Il me parle de la France avec enthousiasme, « number one ». Je souris, pas certaine d’avoir compris pourquoi. Je réalise enfin qu’il me parle football, du Paris Saint Germain avec des trémolos dans la voix, et me liste avec passion des noms de joueurs et entraîneurs français qui ne m’évoquent rien de plus qu’une sonorité vaguement familière captée à la fin du bulletin d’informations radiophoniques. Reza me demande quelles sont les autres bonnes équipes françaises. Après une trouvaille triomphale – l’Olympique de Marseille, l’alter-ennemi – je sèche. Il faut que je me mette à jour pour mes prochains voyages. C’est l’information récurrente qu’il me manque toujours pour nouer le contact.
Reza incarne parfaitement l’inénarrable accueil de son pays. Comme il sait que j’ai faim, il s’arrête d’abord chez son frère pour m’offrir un falafel maison. Puis il me présente sa très jolie fille, sa nièce, et nous embarque toutes trois dans une rue constellée d’échoppes et de petits lampions, pour déguster des glaces artisanales. Elles ont un goût sucré et suave, mélange de sucre, de pistaches et de safran. À l’arrivée à l’hôtel, Reza n’est plus tout à fait mon chauffeur de taxi, mais un homme amical qui a su m’apporter cet accueil vibrant et différencié à mon arrivée, bien plus qu’une pancarte à mes initiales.
Pourtant grand parmi les grands, SCO d’Angers a été oublié, ignoré. Mon coeur saigne…
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