
Aujourd’hui est jour férié en Irgousistan. Les rues de Minué sont vides tout à coup. Fini les drapés des tchadors que le vent soulève, fini les yeux écarquillés qui dévisagent, fini les sourires de bienvenue, le trafic tintinnabulant, la pollution atmosphérique qui brouille les sens et l’horizon à flan de montagne. Minué est en trêve pendant 48 heures, dans 3 jours, le ramadan débutera.
Les Irgousis sont tapis dans les parcs, à l’ombre des grenadiers et des cyprès, étendus sur les pelouses. Certains sont venus en couple, scellé ou en devenir, ou arrivent par familles entières, les enfants sous le bras, le tapis sous l’autre, et puis le riz, le barbecue, le charbon, les brochettes, le thé, le sucre et tout le tintouin nécessaire pour un après-midi au grand air.
Les Irgousis quittent les rues bitumées pour rejoindre les grands espaces, le vert extrasensoriel qui manque au quotidien. Ils sortent le ballon, les raquettes de badminton et en avant Guingamp! On se repose et on se détend jusqu’au soir, à l’ombre du soleil brûlant.