Quand Anna essaie de revenir en arrière, du plus loin qu’elle se souvienne, il y a ces images solaires qui lui reviennent en tête. Sa première glace à la noix de coco dans la chaleur de la Guadeloupe, la collecte des coccinelles dans le jardin de sa maison d’enfance, à les faire mourir sans le vouloir sous le voile de film plastique étirable attentivement troué et placé au-dessus des pauvres demoiselles en-robées tachetées pour suspendre leur envol.

Elle se souvient d’une légèreté d’être, d’amours sans pesanteur aux résonances lointaines, de jolies déclarations sous forme de dessins, justes reflets d’un bonheur simple et imaginé. L’enfant joue encore. Il se fend de choix de comptines. Il dénoue les amours en défleurissant la marguerite.