
Pétoncle de cheveux noirs savamment enduits et brossés sur l’arrière du crâne, Yanis s’est inspiré du best of capillaire des footballers tendance été 2014. Cela a peu changé depuis finalement, la révolution capillaire n’est pas encore en marche. Peut-être arrivera-t-il un jour où nous aurons tous le crâne rasé ou recouvert d’une chape métallique et sinusoïdale, comme dans un film de science fiction.
Yanis porte un jogging bleu nuit orné d’arabesques bleu électrique. Haut et bas assortis, le pantalon qui descend jusqu’au creux des cuisses façon couche-culotte. Posée nonchalamment sur ses épaules, une petite veste noire imitation cuir légèrement cintrée. Yanis est le roi du quartier, il descend la place du marché entouré d’une cour de deux copains, distribue les saluts à son pote qui ralentit sur son scooter, puis arrose deux jeunes lycéennes croisées sur le trottoir d’un joli compliment. Elles pouffent avec délice.
Puis je poursuis mon parcours à l’unisson, quelques mètres derrière Yanis. Le temps de le voir récupérer sa mère avec galanterie à l’angle de la boulangerie, tel une version urbaine et nonchalante de notre gentleman écossais.