
Le soleil larde ses rayons sur le bassin olympique extérieur de la piscine municipale alors que le thermomètre frôle vaillamment les 20 degrés.
Il y a foule ce matin, une population assez différente de celle de lundi dernier par temps froid et pluviométrie élevée. Il y a les habitués, comme toujours, des érudits d’eau douce qui prennent la nage très au sérieux. Il y a les arpenteurs de soleil venus exposer leurs corps blanchis par l’hiver pour se mettre au diapason du printemps. Et puis il y a ceux qui entrevoient déjà les tenues dénudées, les désirs retrouvés, et qui chaque année à la même heure se remettent à nager pour perdre un peu de poids.
J’ai croisé Jean-Pierre dans la ligne des palmistes. Il a une barbe blanche et soignée et le visage buriné de soleil. Avec son bonnet de bain au couleurs du Brésil, Jean-Pierre a l’air d’un vrai champion. Il aime bien l’exotisme mais point trop n’en faut, Jean-Pierre gueule sur le nageur au tuba : « il y a deux tubas dans la ligne et ils font vraiment n’importe quoi ». Jean-Pierre est musclé et il nage un crawl d’autant plus rapide propulsé par ses palmes.
Entre deux longueurs, il prend plaisir à s’arrêter un moment et regarder les filles passer.