
J’ai croisé Jean-Luc un jour de pluie. Il sortait du laboratoire d’analyses médicales, le pied encore posé sur la dernière marche, juste avant de rejoindre le trottoir. Jean-Luc décachetait son enveloppe avec attention. Il était encore tôt, c’était sa première sortie de la journée, juste avant de rejoindre le train-train quotidien.
Jean-Luc a cinquante ans, cinquante-cinq peut être, les cheveux grisonnants et le profil un peu gris en ce matin maussade. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’interroger sur les émotions qui le traversaient à cet instant.
Etait-ce la fébrilité d’un homme qui en avait lourd sur les épaules à l’heure de décacheter son devenir? Venait-il de récupérer son bilan sérologique après un rapport à risques? Fallait-il y lire l’hypocondrie chronique de l’abonné des petits maux et des grandes angoisses?
Je ne sais rien de tout ça. Je suis juste passée devant Jean-Luc en m’efforçant de lui souhaiter une bonne nouvelle au fil du papier.
Une réflexion sur “30/03/2016,Jean-Luc”