Nous avons croisé Martine et Serge par une journée de grand beau temps dans les rues colorées qui surplombent le port de Sète. Le long d’une rue élevée d’immeubles bas et de petites maisons du côté droit. A gauche, un grillage vieillissant ponctué de messages : « grillage poétique » annonce-t-il.
Une porte ouverte qui donne sur une large pièce en rez-de-chaussée, entourée de murs en pierres apparentes. Martine est attablée face à l’entrée devant son ordinateur, un livre de Michel Foucault à ses côtés. Nous la saluons, l’œil un moment happé par les lieux et la boite aux lettre peinte d’un poulpe coloré pointillé de rouge et de bleu. Un poufre nous dit Serge.
Martine et Serge viennent sur le pas de la porte. C’est Martine l’artiste, ils viennent tout juste d’installer la boite aux lettres. Elle s’attelle désormais aux deux poteaux en métal qui ponctuent le trottoir, pour en faire deux objets uniques et lumineux.
Alors on discute et on rentre un instant pour découvrir les lieux. Martine est artiste peintre, Serge est assureur et galeriste à ses heures perdues. Ils sont tous deux originaires de Sète, comme Brassens et Paul Valéry. Ils ont acheté et rénové cet appartement qu’ils occupent quand ils ne sont pas à Béziers pour le travail.
L’été ils ouvrent les portes et le transforme en galerie. Sur les murs, des peintures abstraites de Martine, et adossées dans un coin, des barres en bois élancées jalonnées de petites encoches. Ce sont des barres à huitres nous explique Serge. Les encoches représentent autant d’huitres collées puis arrachées pour ravir les papilles. Martine ne sait pas encore ce qu’elle en fera mais elle les a trouvées belles. Elle a bien raison.
Martine et Serge nous racontent la vue multicolore sur le port le soir depuis la maison, le festival de poésie Les voix vives au pas de leur porte, et les longues soirées d’été au Café social. On se quitte le cœur plus léger et on se dit que l’on reviendra.