
Valentin a une dizaine d’années. Je l’ai croisé commentant, la voix rieuse, la fresque érotico-choc de la dernière pièce de l’exposition Picasso.mania au Grand Palais. Un long cadre constitué de dizaines de dessins comme autant de petites lucarnes d’où l’on aperçoit – voyeur – des scènes de sexe inspirées des 120 journées de Sodome (Vincent Corpet, Sans titre).
Il est 20h30, mercredi soir. Ils examinent l’œuvre en famille, avec curiosité. Valentin est avec sa sœur de deux ans son ainée, son père, et sa mère. Il demande des explications en se marrant et ses parents y répondent tant bien que mal en riant tout autant.
Et moi, je souris à distance en me disant que jamais je ne me serai retrouvée là avec mon père à moi. Il y a longtemps qu’il se serait jeté sous une table en me barrant les yeux de la main. Déjà qu’il changeait de chaine à la télévision quand il y avait une scène de sexe sur les chaines hertziennes de première partie de soirée.