
Le soleil traverse les vitres de la voiture et me procure une sensation de chaleur réconfortante, jusqu’à l’endormissement.
« Tu as pris les clés de ton appart ? », me réveille ma mère en sursaut.
« Oui, oui… Ca fait déjà deux fois que tu me demandes. »
Les clés sont là, bien enfouies dans la poche intérieure de mon sac. Celle avec une petite fermeture éclair, plus sûr. Le genre de poches où l’on met probablement les choses importantes. Celles que l’on ne veut pas se voir dérober dans la cohue du métro des heures de pointe.
Je ne sais pas trop ce qu’elles foutent là d’ailleurs, mes clés. Elles y sont restées tout l’été, dans ce sac que j’ai rarement quitté. Comme si elles devaient m’accompagner, me suivre partout pour que je puisse les veiller. A vrai dire, ces clés je ne les aime pas.
Ces clés me mènent à Lille, cette ville que je n’en peux plus de vouloir quitter. Ce territoire cloisonné. Cette ville triste. Coupable.
La ville en soi n’y est pour rien. C’est une belle ville paraît-il. Une ville du Nord avec ses maisons à colombage, ses briques rouges et son climat colérique.
Moi, je ne sais pas. Je ne vois plus vraiment. Je tourne en rond, comme dans une île.