Nous avons croisé Didier à notre arrivée à Clermont-Ferrand. Il venait de garer son auto rouge à côté de la cathédrale en pierres de Volvic sombres et volcaniques, arquant son véhicule d’un créneau maladroit.
On l’a interpellé pour connaitre notre direction. Didier a un côté frustre de prime abord, une stature haute et carrée, soixante ans bien tassés, le teint couperosé et une noble moustache. Il avance à rythme modéré et nous accompagne un moment. Didier est clermontois de naissance et par choix. Il précise qu’il a vécu à Paris pendant six mois, il y a longtemps. Il bossait à la rédaction des contentieux pour une assurance, travaillait à Richelieu Drouot et habitait à Cité Bergère. Mais c’est vite devenu trop oppressant et il est revenu à ses premières amours. Didier appartient à une confrérie bachique, un genre de franc-maçonnerie vigneronne qui rassemble des professionnels et amateurs de vin. Il s’apprête à faire sa tournée des grands ducs pour visiter ses fidèles administrés, et puis ce week-end il y a du quoi faire, c’est le salon du vin. Didier nous montre une photo en costume avec cape et chapeau dont il est assez fier.
On en profite pour lui demander ses bonnes adresses : diner auvergnat copieux et Saint-Pourçain du cru qui ne nous déçoivent pas.