
Mehdi officie derrière son bar. Comptoir en bois sombre lustré, lumière tamisée, ambiance musicale feutrée. Pas d’empressement non nécessaire ou de stress chronique asymptomatique, chaque geste est calibré et contribue à l’équilibre fragile du cocktail en devenir. Il ravit les papilles dès les premières gorgées et s’étire jusqu’aux zygomatiques qu’il pique de contentement.
Mehdi a une voix éraillée et toute sa personne me fait penser à Jean-Pierre Bacri. Illumination que je m’empresse de partager avec lui. « Ça fait quinze ans qu’on me le dit environ une fois par jour ». Pour l’originalité, on repassera. Je défends quand même mon bout de gras. D’abord, je l’aime bien Jean-Pierre avec son côté pince-sans-rire. Et puis, il a joué dans plein de bons films. De toute façon, je viens de finir mon premier cocktail et une sorte de filtre ouateux s’est installé entre moi et la réalité. Je demande à Jean-Pierre Bacri de me préparer un autre cocktail. Je lui donne carte blanche cette fois-ci : une base de whisky, quelque chose de vif et léger. Jean-Pierre me prend au mot et me concocte une expérience sensorielle en trois étages.
Une scène très cinégénique, dont le personnage principal est en fait la locutrice, que j’imagine tout droit sortie d’un récit de David Peace.
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Je ne connais pas cet auteur, mais je note.
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